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Argumentaire du colloque
9ème édition des Journées Scientifiques de l’Entrepreneuriat"Climat des affaires et Entrepreneuriat en Afrique : Regards croisées "Nul ne peut ignorer l’importance de l’Afrique en termes d’opportunités d’affaires d’un côté, et de potentiels des jeunes entrepreneurs de l’autre côté. Historiquement, l’économie africaine est dominée par la présence essentiellement de capitaux internationaux représentés par les grandes puissances économiques mondiales. Les investissements directs étrangers en Afrique (IDE) se concentrent sur une poignée de pays à niveau de développement économique élevé. En présence d’obstacles, souvent à haut risque, des procédures administratives et juridiques lourdes et des coûts de transaction élevés, les investisseurs hésitent à placer leurs capitaux. Le climat des affaires doit être sain, transparent, et fluide pour intéresser des entrepreneurs potentiels partout dans le monde. A la lecture des origines des capitaux étrangers en présence en Afrique, nous pouvons remarquer que les puissances coloniales sont toujours présentes dans les anciennes colonies, avec l’apparition de nouvelles puissances économiques notamment la Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil. Ces dernières années sont marquées par un retournement de situation manifesté par la prédominance des entreprises marocaines opérant dans des secteurs différents dans divers pays africains. Une nouvelle ère vient de s’écrire dans le cadre des relations multidimensionnelles entre le Maroc et ses confrères du reste de l’Afrique. En témoigne le nombre de conventions signées par le Maroc avec ses confrères africains pendant ces deux dernières décennies. Le cabinet BearingPoint a effectué une étude portant sur un regard croisé sur les expansions des entreprises françaises et marocaines. Il conclut que « Sur le terrain, les rapports entre les business des deux pays sont plutôt contrastés: ils partagent, par exemple, les mêmes habitudes, mais travaillent très peu ensemble. «Les entreprises marocaines sont avant tout présentes en Afrique de l’Ouest», confirme le cabinet. «Cette présence s’explique d’abord par la proximité géographique, culturelle et linguistique, mais aussi par les excellentes relations diplomatiques que le Royaume entretient avec certains pays, comme le Sénégal, en tête du classement marocain». Mais cela s’est fait au détriment d’autres régions à fort potentiel comme l’Afrique australe et centrale. Contrairement aux entreprises françaises sondées, qui comptent le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya dans le top 10 de leurs marchés de prédilection, «aucun pays d’Afrique orientale ou australe ne figure dans la liste des pays de présence des entreprises marocaines interrogées», constatent les analystes de BearingPoint. Un aspect que le Royaume tente désormais de corriger. Les récentes tournées royales en Afrique de l’Est et du Sud devraient servir à ouvrir des portes aux opérateurs économiques du Royaume. Encore faut-il que l’opportunité soit saisie au vol, malgré l’archi-domination des groupes sud-africains dans cette région. » Par ailleurs, le Maroc améliore son positionnement dans le classement des meilleures destinations d’affaires. Le Royaume a gagné 11 places par rapport à l’année dernière. C’est ce qu’on peut relever du classement Forbes 2016, intitulé «Best countries for business». Sur 137 pays ciblés, le Maroc arrive ainsi à la 51ème au lieu de la 62ème place en 2015. Au niveau africain, le Maroc occupe la deuxième place juste derrière l’Afrique du Sud (48ème au niveau mondial). Indubitablement, l’une des meilleures sources pour analyser l’état du climat des affaires au monde, n’est autre que les bases de données de Doing Business publiées par la Banque mondiale et l’International Finance Corporation (IFC). La compétitivité des pays du monde est mesurée de façon très pragmatique en examinant, de façon approfondie, les réglementations mises en place par chaque pays et qui affectent les différentes étapes de la vie d’une entreprise. Une panoplie de paramètres est examinée, et les résultats sont agrégés en un score unique intitulé « facilité pour faire des affaires ». Le classement global sur la facilité à faire des affaires est le résultat de l’analyse de 10 indicateurs dans les 189 économies. Doing Business ne mesure pas l’ensemble des facteurs liés à l’environnement et le climat des affaires des pays. Bien de dimensions ne sont pas prises en considération en l’occurrence la qualité du système fiscal, certains facteurs de stabilité macroéconomiques, la compétence de la main-d’œuvre ou la résilience des marchés financiers. Les résultats du rapport ont encouragé des débats sur la législation des affaires à travers le monde et de nombreuses études ont été faites sur la corrélation entre les régulations qui répondent aux besoins des entreprises et le développement économique dans les économies. Certes, généralement, faire des affaires est plus facile dans les pays développés que dans les pays en développement notamment les pays nord-africains et sub-sahariens. A première vue, nous pouvons souligner que faire des affaires dans les marchés africains peut s’avérer très difficile. Toutefois, il ne faut pas ignorer que beaucoup de pays africains ont pu améliorer leur compétitivité à travers l’entreprise d’une multitude de réformes structurelles concernant l’environnement des affaires. Selon les acteurs internationaux réunis à Dubaï pour le "Forum Mondial des Affaires en Afrique, qui s’est tenu les 2 et 3 mai 2013, il n’est pas aisé de réaliser des affaires dans le continent africain. Bien d’obstacles sont à surmonter dont les lourdeurs administratives, les infrastructures peu développés ainsi que le manque d’assistance et d’accompagnement des porteurs de projets prometteurs. D’un autre point de vue, d’aucuns stipulent que ces lacunes de l’Afrique peuvent être considérées comme des opportunités. A souligner également que l’Afrique compte 12% des gisements de pétrole et de gaz de la planète et 40% des réserves d’or mondiales. Depuis 2005, tous les pays de l’Afrique ont amélioré l'environnement réglementaire des affaires pour les petites et moyennes entreprises. Ce rapport de la Banque mondiale révèle que l'Afrique subsaharienne a enregistré le plus grand nombre de réformes de la réglementation des affaires en 2013 et 2014. Au cours de la dernière année, 74% des économies de la région ont amélioré la réglementation de leur environnement des affaires pour les entrepreneurs locaux. En 2014 déjà, l’Afrique subsaharienne ne s’en sort pas mal, avec neuf pays issus de cette région, parmi les 20 meilleures économies mondiales qui ont amélioré leur règlementation des affaires depuis 2009 : le Burundi, la Sierra Leone, la Guinée-Bissau, le Rwanda, le Togo, le Bénin, la Guinée, le Libéria et la Côte d’Ivoire. En 2015, l’Ile Maurice et le Rwanda sont parmi les premiers réformateurs du monde. Maurice est 20ème au classement mondial, suivie par l’Afrique du Sud (34ème), le Botswana (52ème), la Tunisie (55ème), le Rwanda (58ème), et le Ghana (67ème). Sur le bas de la liste, on trouve l’Erythrée, la Guinée, la République centrafricaine et le Tchad. (La Lybie et la somalie ne sont pas classés.) L’Afrique subsaharienne, en 2016, est la région qui arrive au deuxième rang en termes d’incidence de réformes, avec un taux de 77 % des économies ayant mis en œuvre au moins une réforme comptabilisée par Doing Business. Maurice reste au premier rang en Afrique (32e dans le monde) devant le Rwanda, qui retrouve sa deuxième place cédée l’an dernier à l’Afrique du Sud. La nation arc-en-ciel se range cette année au 4e rang africain derrière le Botswana. La Tunisie (74e) complète le quinté de tête et se range au premier rang parmi les pays d’Afrique du Nord, juste devant le Maroc (75e). Le dernier rapport de 2017confirme ce constat. Le magazine américain Forbes explique la position du Maroc par la capitalisation de ce dernier sur «sa proximité avec l’Europe et le coût relativement faible du travail pour construire une économie diversifiée, ouverte et tournée vers l’économie de marché». Forbes a mis en avant les secteurs clés de l’économie nationale dont l’agriculture, le tourisme, l’aéronautique, l’automobile, le phosphate, le textile, et l’habillement. Le magazine attribue l’accroissement des investissements du Maroc à ses ports, au transport et aux infrastructures dédiées aux industries. Ce bond en termes d’investissements a propulsé le Maroc comme un acteur incontournable du business en Afrique. «Dans cette perspective, les stratégies du développement industriel et l’amélioration des infrastructures renforcent le niveau de compétitivité du pays», précise Forbes. Dans ce contexte, l’intérêt des chercheurs et experts à des solutions innovantes, pour permettre aux pays de l’Afrique à adopter des modèles de développement favorisant leur décollage économique, social, écologique et culturel. En effet, l’entrepreneuriat constitue un atout inéluctable pour mobiliser les ressources de toute sorte et accompagner les forces vives à développer et utiliser à bon escient leurs compétences, tant individuelles et émotionnelles que collectives. A travers la création d’entreprises nouvelles ou de reprises d’entreprises familiales ou en difficultés, les jeunes entrepreneurs potentiels doivent faire preuve d’innovation et de créativité afin de contribuer à la création des valeurs. Les porteurs d’idées ou/et de projets innovants ne doivent pas être livrés à eux-mêmes. Chaque pays est tenu de préparer et de maintenir un climat des affaires favorisant l’éclosion et le développement de l’esprit et la culture entrepreneuriaux, et ce à travers la mise en place de formation adaptées et l’accompagnement des jeunes. Par ailleurs, il n’est pas moins important d’assainir l’environnement des affaires en mettant à niveau les aspects juridiques, fiscaux, administratifs et financiers. Les pouvoirs publics doivent déployer des efforts supplémentaires pour améliorer le climat des affaires dans cette partie du monde. Il est vrai que des pays ont investi énormément et pleinement dans ce sens, sans atteindre les objectifs escomptés, en termes d’attrait des investisseurs mondiaux et d’encouragement des jeunes entrepreneurs ou promoteurs à concrétiser leurs idées ou/et projets. A ce titre, De la question focale concernant la qualité du climat des affaires au sein du continent africain, diverses questions s’imposent :
Axes des journées Les axes de recherche visés sont : 1) Climat et environnement des affaires en Afrique ; 2) L’entrepreneuriat africain ; 3) Cultures entrepreneuriales en Afrique ; 4) Mesure et évaluation de la qualité et la performance du climat des affaires ; 5) Processus entrepreneurial en Afrique ; 6) Opportunités des affaires et développement de l’entrepreneuriat en Afrique 7) Réformes juridiques et fiscales relatives à l’entrepreneuriat en Afrique ; 8) Infrastructures et entrepreneuriat en Afrique ; 9) Financements de l’Entrepreneuriat en Afrique ; 10) Relations Grandes entreprises et PME en Afrique ; 11) Dimensions et Enjeux du climat des affaires ; 12) Formation à l’esprit d’entreprendre ; 13) Mesures institutionnelles et réglementaires pour l’Accompagnement des entrepreneurs africains ; 12) Accompagnement des entrepreneurs africains ; Calendrier indicatif et dates à retenir
Participation aux JSE'2017 La participation à la 9ème édition des Journées Scientifiques de l’Entrepreneuriat peut se faire selon les formes suivantes : - Présentation des communications traitant d’un des axes sus indiqués ; - Participation à des ateliers doctoraux axés sur l’entrepreneuriat et le climat et l’environnement des affaires; - Assister à des tables rondes et ateliers animées par des professionnels et des intervenants dans le management et la conduite de projets sociaux et environnementaux, la formation et l’accompagnement à l’entrepreneuriat et le lancement des projets ; - Proposer des projets prometteurs pouvant contribuer au développement local, régional, et national. Le comité d’organisation va consacrer le dernier jour à la présentation des projets de création des entreprises par des jeunes étudiants et élèves de Marrakech devant un jury composé des différents partenaires des entreprises (Banques, administrations fiscales, CGEM, CJD, CRI, fiduciaires et cabinets de conseil). Des prix d’encouragements seront décernés aux porteurs de projets innovants et faisables des points de vue commercial, technique et financier. |